Une action toute en douceur pour aborder le sujet de la violence du bébé secoué.
L'association, qui intervient régulièrement dans les maternités pour former les professionnels de santé à la violence du bébé secoué, a décidé cette année d'aller plus loin pour toucher directement les parents de nouveaux-nés.
Parler de la violence du bébé secoué n'est pas chose aisée, du fait de la tristesse et de la gravité du sujet, mais aussi du désarroi psychologique qui en découle pour les parents. D'autant plus lors de la naissance d'un enfant, lorsque les parents sont au paroxysme de leur émotivité.
Afin d'aborder le plus subtilement possible cette délicate thématique des violences envers les bébés, nous avons imaginé une action toute en douceur, à travers la distribution de doudous lapins crochetés à la main.
Nous avons lancé un appel via les réseaux pour mobiliser des crocheteurs et crocheteuses bénévoles, relayé notamment par une influenceuse du crochet....
L'appel à des crocheteuses bénévoles lancé sur les réseaux sociaux a instantanément été relayé par Alextitia Tuto Crochet, influenceuse crochet réputée qui, en plus de mobiliser sa communauté (plus de 33k sur Facebook), a également réalisé un tuto pour fabriquer les doudous.
Une véritable chaîne humaine et solidaire pour les bébés s'est rapidement mise en place pour répondre à notre projet et participer à une cause au service des plus petits : des dizaines de femmes (et un homme) ont mis toutes leurs compétences et leur coeur à l'ouvrage.
Au total, ce sont 150 doudous lapins crochetés à la main par des crocheteuses (et des crocheteurs) bénévoles qui y ont mis tout leur coeur et leur amour, pour les bébés.
Chaque doudou lapin est unique, comme le bébé qui le recevra.
Si la forme est identique pour tous les doudous lapins AVI, et que chacun porte un coeur sur une de ses oreilles (à l'image du coeur dans notre logo AVI), les couleurs sont en revanche toutes différentes d'un doudou lapin à un autre. Il n'y en a pas deux pareil.
Chaque bébé né le 4 ou 5 avril 2025 dans une des trois maternités sélectionnées se verra offrir un doudou lapin AVI unique.
En plus du doudou offert pour leur bébé, les parents recevront une boite à outils avec nos documents de prévention (deux cartes mentales prévention et un violentomètre bébé), afin de les faire réfléchir sur leurs comportements avec un tout-petit.
Pour cette première édition de l'opération “Doudou AVI”, l'action se tiendra dans trois maternités de France :
Maternité de type 3 située au cœur de Paris dans le 14ème arrondissement, la maternité de Port Royal est soucieuse d'offrir une prise en charge adaptée et sans cesse réactualisée en tenant compte de l'avancée des connaissances. L'équipe développe des techniques de soins alliant haute technicité et prise en compte du bien-être et du confort des bébés.
Elle assure chaque année près de 5 500 naissances.
La maternité Victor Pauchet est labellisée IHAB* (Initiative Hôpital Ami des Bébés), elle offre une prise en charge de qualité et bienveillante.
L'unité de naissance compte 55 lits de maternité.
La maternité de la Clinique dispose de 30 lits de maternité et accompagne 1000 naissances par an. Elle est actuellement en démarche pour obtenir le label "Initiative Hôpital Ami des Bébés" (IHAB).
*Le label IHAB (Initiative Hôpital Ami des Bébés) est un label à l'initiative de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l'UNICEF qui récompense les établissements offrant une qualité d'accueil bienveillante et améliorant les pratiques autour de la naissance en centrant les soins sur les rythmes et les besoins des nouveau-nés et de leurs parents.
La violence du bébé secoué fait officiellement 500 victimes chaque année en France, 20% en décèdent et 75% des bébés survivants garderont des séquelles pour la vie entière.
Si la prévention semble augmenter, on constate malheureusement que les chiffres, eux, n’infléchissent pas. Les derniers chiffres connus sont ceux de l’année 2021 (période de crise sanitaire) font même état d’un doublement des cas de bébés secoués au niveau national.
Cette violence est sujette à de nombreuses idées reçues qui se révèlent néfastes à sa prévention. Ce colloque propose justement de reposer les bases pour garantir des actions adressées à la bonne cible, avec les bons messages et en activant les leviers les plus pertinents.
A l’heure où les recommandations de la HAS continuent d’être remises en cause, cet événement est primordial et rassemblera les experts du sujet et les acteurs de premier plan sur l’ensemble des aspects du sujet (clinique et juridique, prévention et répression, question des auteurs, etc.) dans l’objectif d'une prévention plus efficace et partagée.
Cet événement s’adresse aux professionnels de santé, de la petite enfance, de la justice, de la police et de la gendarmerie.
Le lundi 25 mars 2024 au Centre Universitaire Méditérannéen de Nice s’est tenue notre journée de réflexion sur la prévention de la violence du bébé secoué.
Des experts médicaux, judiciaires ou encore de la gendarmerie se sont succédés pour tenter de comprendre et décortiquer les leviers mais aussi les freins qui expliquent que les chiffres ne baissent pas.
La pluridisciplinarité et le travail en transversalité s'avèrent une piste encore trop peu développée.
Les actions préventives en pré et post partum auprès des pères, le rôle des PMI et des acteurs de la petite enfance, mais aussi la formation des professionnels, apparaissent indispensables pour anéantir les idées reçues, ouvrir les yeux sur les violences infantiles et se mettre véritablement à hauteur d'enfant.
AVI remercie chaleureusement tous les intervenants qui ont fait de cette journée une réussite pour repenser, sur des bases solides, la prévention de cette violence.
Le nombre de bébés secoués à qui l’on ne pose pas le diagnostic au premier épisode de secouement est inquiétant et pose une grave question de protection de l’enfant puisque la maltraitance du bébé secoué est une violence répétée. Remettre l’enfant dans les mains de l’auteur signifie le mettre à nouveau en danger.
Cette violence répétée est d’autant plus grave qu’un traumatisme qui survient sur un cerveau déjà lésé par une secousse précédente produit des conséquences plus sévères.
Le manque de repérage précoce (dès le premier secouement) et la fréquence des mauvais diagnostics sont dangereux et constituent autant d’occasions manquées de protéger le jeune enfant.
Pour y remédier, les professionnels de santé au contact des jeunes enfants et de leurs parents doivent être tous, sans exception, formés à la maltraitance du bébé secoué.
La formation donnera aux professionnels la maitrise de cette maltraitance (le mécanisme, les conséquences, les symptômes qui doivent alerter, la conduite à tenir en cas de suspicions, la manière de réaliser la prévention, etc.), pour deux objectifs :
Aujourd’hui, il n’est plus acceptable qu’un parent qui sorte d’une maternité française n’ait jamais entendu parler de la maltraitance du bébé secoué. Certes, les outils numériques peuvent être de bons moyens complémentaires, le rôle des soignants (en milieu hospitalier et en libéral) n’en reste pas moins fondamental en première intention.
Si tout le monde ne peut pas secouer un bébé compte-tenu de la violence du geste, on ne sait pas qui va passer à l’acte, il est donc indispensable de réaliser de la prévention auprès de tous les parents, pour en faire des ambassadeurs qui parleront ensuite du sujet à toutes les personnes qui seront amenées à s’occuper de leur enfant, avec un focus particulier pour les pères.
Plusieurs moments sont propices à la mise en place de la prévention primaire du TCNA :
La prévention systématique et obligatoire auprès de tous les parents de nouveau-nés.
Les maltraitances infantiles touchent de nombreux enfants de moins de 3 ans, mais le repérage de ces petites victimes est extrêmement difficile, ce qui a pour conséquence une sous-évaluation qui est pourtant déjà selon les chiffres disponibles très préoccupante.
Une meilleure connaissance sur le territoire national de la maltraitance infantile permettra d'y apporter une réponse plus adaptée qui pourra également tenir compte des particularités locales identifiées (accès à l'éducation, précarité, modes de garde, déserts médicaux, accès à l'information) et également d'améliorer son repérage.
La connaissance des chiffres des maltraitances infantiles en France est indispensable, dans un premier temps pour comprendre ce phénomène et prendre la mesure de son importance, puis dans un second temps pour mettre en place les moyens de les endiguer, que ce soit pour les professionnels de la protection de l'enfance comme les acteurs politiques et institutionnels.
OMI effectuera un premier travail nécessaire de remontées des informations et de recoupement.
OMI constituera un réseau de professionnels des champs santé, social et justice. Il favorisera la communication inter-régionale et permettra de partager des réflexions éthiques indispensables, de réfléchir à un langage commun et de faire évoluer des pratiques professionnelles en visant à limiter l'hétérogénéité entre les régions.
Des liens seront également consolidés avec les professionnels d'autres pays confrontés à ces mêmes problématiques.
Actuellement, il n'y a aucun moyen en France de connaître précisément l'incidence et la prévalence des maltraitances infantiles, contrairement à certains pays.
Il est proposé que soit établi un répertoire des cas de maltraitance qui sera alimenté prospectivement. Les cas seront suivis au plan médical mais également juridique et judiciaire.
La recherche sera une préoccupation permanente dans le but d'augmenter nos connaissances sur la maltraitance infantile afin de mieux la combattre. Cette activité se déclinera sur plusieurs axes : épidémiologique, clinique, thérapeutique, évaluation des pratiques, … OMI accueillera des doctorants de diverses disciplines.
Des thèmes devront être abordés comme :
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