Le nombre de bébés secoués à qui l’on ne pose pas le diagnostic au premier épisode de secouement est inquiétant et pose une grave question de protection de l’enfant puisque la maltraitance du bébé secoué est une violence répétée. Remettre l’enfant dans les mains de l’auteur signifie le mettre à nouveau en danger.
Cette violence répétée est d’autant plus grave qu’un traumatisme qui survient sur un cerveau déjà lésé par une secousse précédente produit des conséquences plus sévères.
Le manque de repérage précoce (dès le premier secouement) et la fréquence des mauvais diagnostics sont dangereux et constituent autant d’occasions manquées de protéger le jeune enfant.
Pour y remédier, les professionnels de santé au contact des jeunes enfants et de leurs parents doivent être tous, sans exception, formés à la maltraitance du bébé secoué.
La formation donnera aux professionnels la maitrise de cette maltraitance (le mécanisme, les conséquences, les symptômes qui doivent alerter, la conduite à tenir en cas de suspicions, la manière de réaliser la prévention, etc.), pour deux objectifs :
Aujourd’hui, il n’est plus acceptable qu’un parent qui sorte d’une maternité française n’ait jamais entendu parler de la maltraitance du bébé secoué. Certes, les outils numériques peuvent être de bons moyens complémentaires, le rôle des soignants (en milieu hospitalier et en libéral) n’en reste pas moins fondamental en première intention.
Si tout le monde ne peut pas secouer un bébé compte-tenu de la violence du geste, on ne sait pas qui va passer à l’acte, il est donc indispensable de réaliser de la prévention auprès de tous les parents, pour en faire des ambassadeurs qui parleront ensuite du sujet à toutes les personnes qui seront amenées à s’occuper de leur enfant, avec un focus particulier pour les pères.
Plusieurs moments sont propices à la mise en place de la prévention primaire du TCNA :
La prévention systématique et obligatoire auprès de tous les parents de nouveau-nés.
Pour pallier au manque cruel de données et leur imprécision, la création d'un observatoire des maltraitances infantiles est indispensable. Il permettra d'affiner les connaissances, mais aussi d'adapter les messages de prévention et de mieux les adresser notamment selon les particularités régionales.